C’était un prince charmant jusqu’à ce que je rencontre sa mère!

Par Abir Hamdi

Quand j’ai rencontré Malek, j’étais convaincue d’avoir enfin trouvé le prince charmant. Il était attentionné romantique et en même temps adorait faire la fête. J’ai vécu un conte de fées jusqu’à ce qu’on décide d’officialiser et que je rencontre sa mère. J’ai découvert une facette de lui qu’il avait bien cachée, celle d’un fils manipulé par sa mère et qui fait tout ce qu’elle lui dit sans jamais remettre en cause ses décisions. J’ai aussi appris que je n’étais pas la première avec qui il avait « officialisé ».

Il savait que j’avais arrêté de travailler depuis un an pour m’occuper de ma mère. Elle avait fait une syncope et a failli mourir. Le truc, c’est qu’on ne sait même pas ce qui a provoqué ça. Le coeur et le cerveau vont bien. Elle se met juste parfois à avoir de violents maux de tête et perd connaissance. Je ne pouvais pas la laisser toute la journée seule. J’avais trop peur que ça lui arrive encore. Le fait que je ne travaille pas ne lui avait jamais posé de problèmes, au contraire, il avait été très compréhensif. Mais après la rencontre avec sa mère, il s’est soudain mis à me dire qu’un seul salaire ne nous suffirait pas, qu’il fallait que je travaille moi aussi. Je lui ai dit que je comprenais et que de toute manière, une fois mariée, je ne pourrai plus être aussi présente avec maman. Il fallait que je trouve quelqu’un pour s’occuper d’elle. Au départ, il était d’accord puis a carrément commencé à me harceler pour trouver un job. Cela dégénérait en disputes.

Je l’aimais. J’avais peur de le perdre. J’ai envoyé des CV partout, il a fait jouer ses contacts mais je n’ai pas trouvé de travail.

Entre temps, une rencontre entre les deux familles avait été décidée pour la demande en mariage officielle et la date fixée. Et là, la descente aux enfers a commencé. Bien briefé par sa mère, Malek me demandait si notre famille était « gourmande », si on exigeait beaucoup du gendre, si les « moussim » faisaient partie de nos traditions…Je viens d’une famille aisée et on n’est pas « gourmands ». Je lui ai dit qu’il pouvait garder ses moussim, ça n’avait aucune importance pour moi. Il m’a aussi parlé de bijoux pour le mariage me disant qu’il en avait vus à 13 000 dinars. Je lui ai dit que c’était trop, c’était de la folie. Quand j’ai vu son regard, j’ai compris qu’il m’avait testée. C’était horrible comme sensation. C’est comme se retrouver face à un inconnu. Il ne me faisait pas confiance.

Il n’était pas le seul à me faire passer des tests. Une semaine avant la khotba, j’ai été invitée par la mère et la grande soeur de Malek pour un petit-déjeuner. Elles n’ont pas arrêté de faire des allusions sur le fait que le côté matériel n’était pas important, que bijoux, bague et voyage de noces ne comptaient pas, que Malek venait de démarrer son projet et que moi ne travaillant pas, j’allais lui compliquer la tâche. J’écoutais sans rien dire. Puis elles m’ont demandé si j’envisageais de faire une hénna. J’ai toujours rêvé de faire une hénna et d’avoir mes amies autour de moi. C’est une très jolie tradition. Spontanément, sans réfléchir, j’ai partagé ça avec elles.

Je ne sais pas ce qu’elles ont dit à Malek. Je sais juste que quelques jours après cette rencontre, il est devenu très distant, soudain trop occupé par son travail, il n’avait plus le temps de me voir. Les coups de fil se sont espacés aussi. Cela a duré deux semaines. Puis j’ai insisté pour le voir et avoir des explications. Sans me regarder dans le yeux, il m’a dit que ses sentiments avaient changé et qu’il n’était plus amoureux de moi. J’ai voulu savoir si j’avais fait quelque chose de mal. Il m’a juré que non, que j’étais une fille géniale. Et il m’a regardé dans les yeux et m’a embrassée. La manière avec laquelle il m’a serrée dans ses bras ne laissait aucun doute sur la nature de ses sentiments. Il m’aimait encore, c’était clair.

Le lendemain c’était mon anniversaire Il ne m’a pas appelée de la journée. Le soir, je l’ai appelé et je lui ai dit tout ce que j’avais sur le cœur. Il m’a dit que j’avais toujours été à la hauteur, qu’il n’avait rien à me reprocher. Je lui ai demandé si c’était à cause de sa mère et il n’a pas vraiment répondu. Ce qui est une réponse en soi. Je suis dévastée. C’est fini depuis 3 semaines et j’ai encore du mal à y croire.

Comment une relation qui allait si bien peut s’arrêter comme ça, sans raison, juste parce que sa mère pense que « 3inéya yésser ma7louline ou dalloula » parce que ma famille est aisée?

J’ai le coeur brisé et je suis aussi très déçue par Malek. Il n’a même pas essayé de la convaincre. Il a fait ce qu’elle lui a dit de faire. Il y a deux facettes en lui, celle de l’homme que j’ai aimé et celle du fils à sa mère. C’est la deuxième qui a gagné. Malheureusement pour moi.

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