« Il ne faut pas se baigner le premier jour de règles » : On l’a toutes entendue au moins une fois .
On nous a aussi expliqué que  : « c’est normal d’avoir mal pendant ses règles » et que « Les antidouleurs sont dangereux…»
Que des mythes !!!
Ces croyances, transmises de génération en génération, persistent alors même que la science apporte aujourd’hui des réponses claires et rassurantes.
En réponse, ces pratiques ne sont pas dangereuses, et il est tout à fait possible de vivre ses règles sans contraintes ni craintes.
Et si on faisait le point sur ce que la science dit vraiment à propos des règles ?
Les règles ne riment pas avec interdiction d’eau
Aucune étude scientifique ne montre que se laver ou nager pendant les règles peut interrompre le flux ou, comme le prétendent certaines, provoquer la stérilité.
Au contraire, ces pratiques sont sûres et bénéfiques pour la santé.
Les experts, ainsi que des organismes comme le CDC et l’OMS, rappellent qu’une bonne hygiène menstruelle : bain, douche ou toilette intime aide à prévenir les infections et à améliorer le confort.
 En clair, se laver pendant ses règles est non seulement sans danger, mais bénéfique pour la santé et le bien-être.
Pourtant, une étude menée en Iran et publiée dans BMC Public Health (2024) montre que de nombreuses adolescentes évitent encore le bain ou la douche durant leurs règles, par peur d’aggraver le saignement ou de tomber malades, des croyances culturelles sans fondement scientifique.
Ces représentations restent fréquentes dans plusieurs pays, y compris en Tunisie, où elles continuent d’influencer les comportements.
Médicaments antidouleur : une solution efficace, mais à utiliser avec attention
Les antalgiques, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le naproxène, sont validés par de nombreuses revues médicales internationales comme traitement de référence contre les douleurs menstruelles.
Selon la Revue Cochrane, les AINS sont significativement plus efficaces qu’un placebo pour soulager la dysménorrhée, permettant aux adolescentes et aux femmes de mieux vivre leurs règles et de maintenir une vie normale.
Les recommandations médicales officielles, comme celles des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), confirment que l’usage d’antidouleurs adaptés constitue le premier recours thérapeutique.
Toutefois, il reste essentiel d’être attentive à leur emploi : bien que généralement sûrs lorsqu’ils sont pris selon prescription, les AINS peuvent provoquer des effets secondaires, notamment digestifs ou neurologiques. Leur utilisation doit donc se faire avec discernement et sous avis médical.
La douleur n’est jamais une norme : symptômes à surveiller
Considérer qu’il est « normal » d’avoir très mal pendant les règles est une idée reçue. Des troubles menstruels sévères — règles trop douloureuses, trop longues ou trop abondantes — doivent être pris au sérieux.
Selon l’INSERM et plusieurs études hospitalières, des douleurs intenses ou récurrentes peuvent révéler une pathologie sous-jacente, comme l’endométriose, une maladie encore souvent méconnue et sous-diagnostiquée.
Les professionnels de santé rappellent qu’une douleur menstruelle invalidante n’est pas «normale» : elle justifie une évaluation médicale et, si besoin, une prise en charge adaptée (traitement, suivi gynécologique, exploration hormonale ou échographique).
Repérer tôt ces signes permet d’éviter des complications et d’améliorer la qualité de vie des adolescentes et des femmes concernées.

Les idées reçues sur les règles demeurent profondément ancrées en Tunisie, mais les connaissances médicales actuelles offrent une perspective nouvelle : les menstruations ne doivent plus être vécues dans la douleur, la gêne ou le silence.
Grâce aux avancées scientifiques, les jeunes filles peuvent aujourd’hui comprendre les mécanismes de leur corps, identifier les signes anormaux et agir en toute sécurité pour soulager leurs symptômes.
Douche chaude, bain relaxant, ou traitement antidouleur : toutes ces solutions sont validées par la recherche médicale et reconnues comme bénéfiques pour le confort menstruel.
L’essentiel est d’écouter son corps, de briser les tabous autour des règles et de consulter un professionnel de santé en cas de douleurs intenses ou persistantes.
Prendre soin de sa santé menstruelle, c’est aussi revendiquer le droit au bien-être et à une information fiable — un pas essentiel vers une approche plus saine, plus libre et plus éclairée du corps féminin.
Binetna est un magazine feminin tunisien
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