Quand il part, mon monde s’écroule
Par Fatma Chammam
Vous connaissez ce moment où on a l’impression que tout s’écroule même si en réalité, ce n’est pas le cas ?
Comme quand on reçoit ses papiers de divorce ou quand une adolescente se dispute avec son petit ami ou quand un étudiant échoue à un examen ou encore quand une femme au foyer se demande si elle a bien réussi l’éducation de ses trois enfants parce qu’ils refusent de lui obéir…
Pour moi, c’est quand l’homme que j’aime doit repartir après une visite.
C’est quand je me sens désespérément seule parce qu’il vit à des centaines de kilomètres. C’est quand je ne peux pas parler de cette solitude de peur qu’on me traite de capricieuse et qu’on me répète encore qu’il y a pire dans la vie alors que je le sais déjà. Qu’il y ait pire n’atténue en rien mon désespoir.
Je m’efforce de sourire quand on me demande si ça va bien alors qu’en fait ça ne va pas du tout. J’ai peur que tout s’effondre et disparaisse pendant que je regarde, impuissante. Je fais face à un milliard de pensées horribles sans pouvoir lui en faire part à lui.
Je ne veux pas lui parler de ma tristesse, ni de ma colère gardée bien à l’intérieur. Je ne veux pas lui montrer mon inquiétude et ma peur. Je ne veux rien confier à personne, même pas au plus concerné. Je ne veux pas parce que je sais qu’il voit la peine et la tristesse dans mes yeux à chaque fois qu’il m’embrasse et qu’il me serre contre lui au moment de repartir loin de moi.
Je le sais parce que je vois dans son regard la culpabilité et la peine que ça lui fait. Je sais qu’à chaque fois qu’il me tourne le dos pour repartir, il s’efforce de ne pas se retourner par peur de craquer ou de me voir craquer. Parce qu’il sait très bien que mon regard le supplierait de ne pas me laisser seule encore une fois.
A chaque fois qu’il me quitte, je reste là, à fixer sa silhouette jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans le noir.
A chaque fois qu’il part, mon monde s’écroule…