Pourquoi j’ai arrêté de t’aimer
Par Maya Chelbi
Ce n’est pas arrivé d’un coup. C’était progressif. Je ne me retournais plus vers toi, le matin, dès le réveil, pour te prendre dans mes bras et te dire bonjour. Je ne me serrais plus contre toi, la nuit, quand j’avais fait un mauvais rêve. Je ne te racontais plus ma journée. Je ne riais plus avec toi des bêtises des enfants. Je vivais avec toi, c’est tout.
J’ai vraiment réalisé que je ne t’aimais plus, à une soirée, chez des amis. On était sur la plage, il y avait de la musique, un feu de camp et les rires montaient jusqu’aux étoiles. Tu étais à quelques centimètres de moi et pourtant, je ne m’étais jamais sentie aussi seule. Il n’y avait plus rien. Que du vide.
J’avais cessé de t’aimer.
C’est terrible ne plus aimer quelqu’un. On se retrouve face à un étranger et on devient étrangère aussi. Et de jour en jour, le fossé se creuse davantage. Jusqu’à l’inévitable rupture.
Comment on est arrivés là?
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu ne faisais plus la vaisselle avec moi.
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu préférais passer du temps avec tes copains plutôt qu’avec moi.
J’ai arrêté de t’aimer parce que je me sentais toujours seule.
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu t’es mis à « oublier » mes anniversaires.
J’ai arrêté de t’aimer parce qu’une égratignure sur la voiture était plus importante que ce que je ressentais.
J’ai arrêté de t’aimer parce tu regardais d’autres femmes avec envie.
J’ai arrêté de t’aimer parce que pour toi, j’étais devenue ta chose.
J’ai arrêté de t’aimer parce que mes larmes ne te touchaient plus.
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu n’en avais rien à faire de mes émotions
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu m’empoisonnais la vie avec des détails alors que pour l’essentiel, tu étais aux abonnés absents.
J’ai arrêté de t’aimer parce que tu ne m’impliquais plus dans aucune décision.
J’ai arrêté de t’aimer parce que je n’arrivais plus à te faire confiance.
J’ai arrêté de t’aimer parce que je ne me sentais plus aimée.
C’est fini. On ne s’aime plus.
