Ma fille veut être danseuse, non, chanteuse, non gymnaste…Au secours!
Par Maya Chelbi
C’était à l’époque de Barbie casse-noisette. Ma fille de 5 ans le regardait en boucle, bouche bée devant Barbie qui dansait et tournait sur la scène. Deux conséquences immédiates de cet engouement: elle voulait bien sûr une Barbie casse-noisette (la moitié du prix d’un appart) et elle voulait devenir danseuse étoile.
J’ai pris un crédit et je lui ai acheté sa poupée (j’exagère à peine) et on a cherché des cours de danse classique. On a trouvé Madame Carole. Tout le monde était content, sauf mon banquier.
3 mois plus tard, la Barbie avait perdu ses vêtements et la moitié de ses cheveux et Madame Carole était devenue plus terrifiante que le monstre de sous le lit.
« Je ne veux plus y aller maman, elle me crie tout le temps dessus. Elle veut que je me tienne droite et que je rentre le ventre et les fesses. Je vais les rentrer où? je n’ai pas de place! »
Au bout d’une semaine de supplications, j’ai fini par céder. Au revoir Madame Carole.
Après quelques semaines, il y a eu la Star Académie. Evidemment, elle a décidé qu’elle serait chanteuse. Elle voulait prendre des cours de chant, de piano ET de guitare. Après d’impitoyables négociations (c’est elle l’impitoyable hein, moi je suis une mauviette à côté), elle a réussi à obtenir des cours de guitare. Elle n’aurait qu’à chanter en même temps.
Bien sûr, il a fallu acheter une guitare, (mon banquier change désormais de trottoir en me voyant) et trouver un prof. On a trouvé un gentil petit étudiant qui venait à domicile et qui ne prenait pas trop cher.
ça a duré un mois. Un mois pendant lequel elle a gémi et pleuré que c’était trop dur, que ses doigts n’étaient pas assez souples, qu’elle avait trop d’exercices à faire, que retenir les notes et les cordes c’était impossible…Bref. La guitare donne maintenant une déco un peu rock à notre salon.
Puis Eya (la seule et l’unique, sa meilleure amie, la plus belle, la plus populaire, etc...) s’est inscrite à un cours de gymnastique et a appris à faire le grand écart.
Soudain le grand écart est devenu le symbole de la réussite. Il fallait qu’elle y arrive sinon toute sa vie, elle serait une ratée.
Je vous laisse deviner, elle a eu ses cours de gymnastique. Elle n’a jamais fait le grand écart parce que les cours avaient lieu samedi et dimanche matin et qu’elle voulait dormir. Mais comment est-il possible que la prof n’ait pas changé les horaires pour la future championne des gymnases?! Cela reste un mystère.
Ces jours-ci, elle essaie de me convaincre qu’il est vital qu’elle apprenne le russe. La maman de sa nouvelle meilleure amie est russe…
Au secours!