Quand le travail fait perdre l’envie de vivre
Amel a 36 ans. Elle a l’air d’avoir une vie de rêve. Un poste de haut cadre dans une entreprise off-shore, un salaire impressionnant, un mari amoureux et elle attend un heureux événement.
Pourtant, elle a des cernes qui lui arrivent aux joues, un air de chien battu et souffre de fatigue chronique et de douleurs diffuses dans le corps.
Amel a énormément de responsabilités au travail et des deadlines très serrés. Elle subit beaucoup de pressions. Elle ne prend pratiquement pas de vacances parce que personne ne peut la remplacer. Elle traîne une fatigue constante, une tension permanente dans son cou et ses épaules.
Puis elle est tombée enceinte et cette nouvelle qui devait être source de joie l’a mise à terre. Elle se demandait comment elle allait pouvoir tout gérer mais cela ne l’a pas empêché de continuer sur le même rythme, enchaînant les heures et les journées.
Puis un matin, quand le réveil a sonné, elle ne s’est pas levée. Quand son mari lui a demandé si elle était malade, elle a juste répondu « non » et s’est recouchée. Elle est restée au lit une semaine. Plus rien ne l’intéressait, ni le travail, ni la grossesse et ce bébé qui allait arriver, ni la vie en général.
Quand le médecin est venu, le diagnostic est tombé: burnout. Le corps et le mental sont en état d’épuisement absolu. Amel n’a plus d’énergie même pour vivre.
Son corps a envoyé plusieurs signaux avec les douleurs et les tensions mais elle n’a pas écouté jusqu’à ce qu’elle s’écroule.
Le médecin lui a prescrit du repos avec interdiction de se rendre au boulot. Cela fait 2 mois. Amel va mieux et sa grossesse se passe bien. Son bébé devrait arriver fin février. Elle a décidé de quitter définitivement son poste et songe à devenir fleuriste. Son témoignage est poignant:
« Je n’avais plus envie de rien. Je me demandais à quoi servait ma vie. Je voulais qu’elle s’arrête. Je me disais que je n’avais rien à apporter à ce bébé et que cela n’avait pas de sens de mettre encore un autre humain sur terre pour qu’il souffre lui aussi. Aujourd’hui je prends le temps d’aller lentement, de faire les choses lentement, de faire des choses par plaisir et pas pour atteindre un objectif. Je me sens tellement mieux. »