ONU: 9 personnes sur 10 ont des préjugés à l’égard des femmes
Près de 9 personnes sur 10 ont des préjugés à l’égard des femmes. C’est ce qu’a annoncé un nouveau rapport des Nations Unies qui dénonce une « décennie de stagnation » ayant conduit au déclin des droits des femmes dans de nombreuses régions du monde. En effet, les préjugés à l’encontre des femmes sont aussi tenaces qu’il y a dix ans et les progrès en matière d’égalité entre les hommes et les femmes se sont effondrés.
Selon le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement – PNUD publié lundi 12 juin, la moitié des personnes dans le monde pensent que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques que les femmes. Plus de 40 % pensent que les hommes font de meilleurs dirigeants d’entreprise que les femmes. 25 % pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme,
« Ces opinions persistent en raison de normes sociales et culturelles qui dévalorisent les femmes et renforcent le pouvoir, le contrôle et le sentiment de supériorité des hommes, ainsi que de la promotion de croyances qui banalisent et normalisent la violence à l’égard des femmes, voire qui rendent les victimes responsables de leurs propres abus », a déclaré Andrea Simon, directrice de la coalition End Violence Against Women. « Ce sont ces attitudes qui peuvent conduire à des actions et des comportements violents et nous ne pourrons véritablement prévenir cette violence qu’en changeant ces attitudes », a-t-elle ajouté.
Ces chiffres, issus de données collectées entre 2017 et 2022, sont restés largement inchangés par rapport au précédent rapport de la GSNI, publié en 2020, qui utilisait des données de 2005 à 2014. Ces résultats reflètent les points de vue de 80 pays et territoires et couvrent 85 % de la population mondiale.
« Les normes sociales qui portent atteinte aux droits des femmes sont préjudiciables à la société dans son ensemble et freinent l’expansion du développement humain », a déclaré Pedro Conceição, chef du Bureau du Rapport mondial sur le développement humain du PNUD.
Ce rapport indique également que :
- Les normes sociales sexistes constituent un obstacle majeur à la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes.
- La sous-évaluation des capacités et des droits des femmes dans la société limite les choix et les opportunités des femmes.
- Une réaction globale contre les droits des femmes et les conséquences considérables de la pandémie de Covid-19 ont aggravé le problème.
Ces préjugés se traduisent par des obstacles pour les femmes dans la politique, les affaires et le travail. Elles se matérialisent également par la suppression de leurs droits et des violations des droits de l’homme. Effectivement, bien que les femmes soient plus instruites et plus qualifiées que jamais, l’écart de salaire avec les hommes reste de 39 %.
« C’est vraiment alarmant et cela explique pourquoi le monde n’est pas du tout sur la bonne voie pour atteindre l’égalité des sexes d’ici 2030 », a déclaré Anam Parvez, responsable de la recherche à Oxfam.
Cette recherche avait mis en évidence qu’en 2021, une femme sur cinq est mariée avant l’âge de 18 ans, 1,7 milliard de femmes et de filles vivent avec moins de 5,50 dollars par jour, et que les femmes continuent d’assumer trois fois plus de soins non rémunérés et de travail domestique que les hommes dans le monde entier.
Le changement de la condition de la femme est, toutefois, possible à travers :
- Les politiques de congé parental qui modifient la perception des responsabilités familiales.
- Les réformes du marché du travail qui conduisent à un changement des mentalités à l’égard des femmes sur le lieu de travail.
Le rapport des Nations Unies appelle à :
- Une meilleure reconnaissance de la contribution économique des femmes à la société, y compris le travail non rémunéré.
- L’adoption de lois et de mesures garantissant la participation politique.
- Une lutte accrue contre les stéréotypes.
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