La Guerre des mots

Le Moyen-Orient est le théâtre macabre d’un conflit qui mobilise l’attention et les réflexions du monde entier, et qui fait couler beaucoup de salive, d’encre… Et de
sang.
Des intervenants de diverses nationalités et confessions s’expriment sur ce conflit qui, au-delà de ses aspects militaires, s’est étendu au champ de la propagande, des médias et de l’influence sur les réseaux sociaux. Cette forme parallèle de guerre, se livre principalement avec les mots, non pas juste pour décrire les maux, mais pour manipuler les émotions et la compassion en faveur d’un camp ou de l’autre.
Que ce soit par connaissance approfondie de la situation ou par ignorance, l’usage
des termes est devenu un enjeu crucial. Ainsi, le terme « morts » est opposé à «tués», « guerre » est confrontée à « génocide », « apartheid » et « colonisation». Le mot « martyre » est employé des deux côtés pour qualifier des civils décédés en l’absence de combat. La signification de ces mots varie considérablement, et leur poids est sujet à diverses interprétations, y compris au sein des plus hautes instances politiques, où ces termes sont utilisés de manière différente selon le positionnement des uns et des autres.

Le mot « paix », qui devrait avoir une connotation universelle, a malheureusement
perdu de son sens et de son importance, au profit d’autres mots tels que «vengeance », « riposte » et « droit de défense ».
C’est à ce moment de l’histoire, que l’humanité a plus que jamais besoin de
linguistes, d’historiens et de spécialistes des mots. Ces experts pourraient contribuer à apaiser les tensions et à restaurer le sens profond des mots, pour le bien de la compréhension et de la paix.
C’est à un moment crucial de l’histoire, où le silence aurait parfois été plus bénéfique que l’expression.

Photos de khaled Sadeden Titre:  » Angels back home. 🩸🎈Gaza, Palestine. 🇵🇸 »