Ghodwa de Dhafer Labidine, un pari réussi, un film de référence!
Par Jihène Maatoug
Je viens de voir Ghodwa de Dhafer El Abidine, et j’en sors émerveillée, remplie de mille questions sur la Révolution, la folie, la justice, l’Etat policier, la paternité, l’amour filial, la responsabilité, la mission de l’avocat, l’impunité…. Dhafer El Abidine a réussi le pari de parler de tout çà sans nous brouiller, pourtant çà grondait dans sa tête et dans la mienne, la phrase de Papi Naccache « qu’avons-nous fait de notre Jeunesse/Révolution », dix ans après, me tourmentait.
Qu’est-ce qui m’a le plus ébloui, le courage du scénariste, le talent du réalisateur ou la performance de l’acteur, je dirai même des acteurs ? Dhafer El Abidine s’est surpassé pour nous sortir un film très tunisien, à l’image très anglaise. Un début de film haletant, une course poursuite dans un Tunis esthétique, on dirait un Daniel Craig dans un James Bond. Gros plans sur le protagoniste principal dévoilant au fil des scènes ses sentiments et tout ce qui bouillonne dans sa tête.
Les acteurs, tous talentueux, évoluaient pour planter le décor, raconter l’histoire de Si Lahbib, et à travers lui, notre Histoire inachevée. La révélation du film, le jeune acteur, Ahmed Berrrhouma, nous a permis de plonger dans la complexité de la relation père-fils, la tendresse, le divorce, le quotidien, la scolarité, avec au passage, de très belles images de mon lycée, le collège Sadiki. Jamais Tunis n’a été aussi belle au cinéma qu’à travers le film Ghodwa.
En dernier, last but not least, comme disait l’anglais, j’aimerais saluer le sourire de Rabeb Srairi, la scène de l’escalier deviendra mythique, un classique du cinéma tunisien. Tout comme j’aimerais saluer la profondeur de Nejla Ben Abdallah qui a su transmettre l’inquiétude de la maman et de l’ex-épouse. Même si le film tournait autour d’un protagoniste principal, sans elles, le film n’aurait pas eu le même gout.
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