Motherhood Penalty: Pénaliser les femmes qui sont devenues mamans
La société pénalise les mères qui travaillent et qui décident d’avoir des enfants. En effet, la maternité a un impact réel sur les mères qui travaillent, pèse sur les revenus d’une femme et met en péril la sécurité économique de sa famille. Cela empire quand celle-ci élève seule ses enfants. Les femmes qui choisissent de devenir mamans sont également pénalisées en matière d’embauche, de compétences perçues et d’opportunités futures.
Cela est confirmé par une étude réalisée en 2018 par Kelton Global: 72 % des mères et des pères qui travaillent pensent que les femmes sont pénalisées dans leur carrière parce qu’elles fondent une famille, alors que les hommes ne le sont pas.
C’est ce que l’on appelle « The Motherhood Penalty «
The Motherhood Penalty ou la pénalité liée à la maternité peut être décrite comme les désavantages systématiques que les femmes rencontrent dans leur carrière lorsqu’elles deviennent mères. Cela commence dès la grossesse, avec le le fait de percevoir moins d’argent tout au long du congé de maternité, malgré les circonstances atténuantes.
Les femmes qui travaillent ont moins de chance d’être employées après avoir eu des enfants. Pire, le fait de devenir maman peut entraîner toute une série de revers dans la carrière d’une mère. Elle se retrouve écartée des promotions, exclue des possibilités de formation et d’apprentissage et mise de côté sur des projets spécifiques de grande valeur qui auraient pu servir de levier à son avancement.
Bien que ce terme soit fondé sur des préjugés et des stéréotypes à l’égard des mères, il a un impact réel sur les salaires, l’équité salariale, l’embauche, les considérations relatives aux promotions et à l’avancement, et l’inclusion sur le lieu de travail
Pamela Cohen, Docteure en sciences sociales, responsable de la recherche et de l’analyse à The Mom Project, une plateforme de ressources de carrière pour les mères qui travaillent.
Le marché de l’emploi n’est pas du tout adapté à la situation des femmes en général et des mamans plus spécifiquement. En effet, la plupart des entreprises n’offrent toujours pas les avantages requis aux mères, tels que le congé parental rémunéré, le congé de garde d’enfants qui permet aux femmes de rester avec leurs enfants en bas âge ou les horaires de travail flexibles, qui pourraient permettre aux conjoints qui travaillent de partager plus facilement les responsabilités domestiques et de concilier leur vie professionnelle et leur vie de famille. Au contraire, le lieu de travail adhère encore à un modèle dépassé qui privilégie les horaires de travail longs, continus et traditionnels, ce qui désavantage les femmes dans le monde professionnel.
Comment The Motherhood Penalty peut impacter l’avenir d’une femme ?
Selon une étude réalisée par Harvard, les responsables du recrutement sont moins disposés à embaucher des mères de famille que des femmes sans enfants. Lorsqu’ils embauchent une femme avec des enfants, les employeurs sont susceptibles de lui proposer un salaire inférieur à celui des femmes sans enfants. Les pères toutefois, ne sont pas aussi pénalisés. Les mères ont six fois moins de chance que les « non-mères » et 3,35 fois moins de chance que les hommes sans enfants d’être recommandées à l’embauche.
En somme, les mères qui travaillent subissent des désavantages supplémentaires par rapport aux hommes et aux femmes qui ne sont pas mères.
- Cela s’enclenche à partir du moment où elles sont encore enceintes. Certains jugent que les femmes visiblement enceintes sont jugées moins dévouées à leur travail, moins fiables, moins autoritaires, plus émotives et plus irrationnelles que les femmes en position de leadership non enceintes.
- Faire face aux dépenses du quotidien et du nouveau-né avec un salaire réduit durant le congé de maternité
- La charge mentale est fragilisée : entre le fait de vouloir rester avec son bébé, de penser à sa carrière, de s’inquiéter pour les finances, de penser à des alternatives… surtout dans le cas des mamans seules et qui ont la charge exclusive des enfants.
- Les responsables du recrutement sont moins enclins à embaucher des mères que des femmes qui n’ont pas d’enfants. Cette situation s’explique en partie par le fait que les femmes restent plus susceptibles que les hommes de s’absenter du travail ou de réduire leurs heures de travail en raison de leurs responsabilités familiales.
- Les mamans qui bossent se retrouvent obligées de faire plus d’efforts au travail que les femmes sans enfants et les hommes pour prouver qu’elles sont aussi compétentes, tout en gérant le volet famille, maison et enfants.
Comment lutter contre The Motherhood Penalty?
- Mettre en place un congé de maternité totalement rémunéré
- Mettre en place des structures de gardes pour enfants au sein des entreprises ou des garderies publiques avec des couts réduits
- Un congé de paternité obligatoire
- Des crédits d’impôts ou des versements mensuels par enfant de la part du gouvernement
- Des allocations de retraite garanties pour les mères qui ont quitté leur emploi pour élever leurs enfants
- Les entreprises doivent proposer les horaires de travail flexibles et l’option du travail à distance
- Un partage équitable des tâches et de la charge mentale : Les femmes seront égales à l’extérieur quand les hommes seront égaux l’intérieur du foyer.