je t’aime mais tu ne le sais pas
Par Karima Jebri
On est amis depuis si longtemps que j’ai l’impression que tu as toujours fait partie de ma vie. Tu étais là pour les bons et les mauvais moments. Quand j’ai traversé des tempêtes et que mon monde s’écroulait, tu étais là, tendre, solide, tes bras toujours prêts à se refermer sur moi pour me consoler.
Je pense que j’ai toujours su que de mon côté il ne s’agissait pas vraiment d’amitié. Je me racontais des histoires, c’est tout. Tu avais ta vie, j’avais la mienne et en parallèle, il y avait cette incroyable tendresse entre nous.
Mais maintenant qu’on a divorcé tous les deux et que tu n’as pas vraiment « quelqu’un » de particulier, je te vois différemment. Quand tu me prends dans tes bras pour me dire bonjour, je me surprends à fermer les yeux et à respirer ton cou. Je voudrais que ton étreinte dure plus longtemps. Je voudrais qu’on se voie plus souvent. Je voudrais connaître le goût de ta bouche.
Toi, de ton côté, tu es toujours le même, tendre, drôle et amical. Juste amical. Dans ton regard, il n’y a rien de différent. Tu ne me vois pas comme une femme. Je suis ton pote.
Parfois, je pense à te dire ce que je ressens puis je me rétracte. Et si je te perdais? Ça me ferait mourir. Et en même temps, être à côté de toi et ne pas pouvoir te toucher, t’embrasser me fait aussi mourir à petit feu.
Je craque. Je voudrais que tu me regardes vraiment. Je voudrais que tu me touches, que tu me caresses. Je voudrais que tu dormes avec moi. Je voudrais me réveiller avec toi. Je voudrais que tu me trouves belle, que tu me dises « je t’aime ».
Mais tu continues à me regarder comme tu m’as toujours regardée, à ne rien voir, à ne pas entendre ma prière silencieuse:
« aime-moi, s’il te plait aime-moi. »
