Dieu merci, l’école existe!
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Par Salwa Hajri
Ça y est, il a fait sa rentrée. Il s’est retourné pour me faire au revoir de la main puis il a couru à l’intérieur pour retrouver ses petits copains.
Je suis restée debout dans la rue, quelques minutes, à regarder la porte d’entrée, ressentant des émotions innommables et honteuses. Vous savez de quelles émotions je parle, celle qu’on n’ose pas avouer: du soulagement et un délicieux sentiment de liberté.
Je sais, ce n’est pas très maternel mais que toutes celles qui n’ont pas eu un enfant de 6 ans dans les pattes durant deux longs, interminables mois d’été me jettent la première pierre.
« Maman, je m’ennuie », « maman qu’est ce qu’on va faire aujourd’hui », « maman j’ai faim », « maman je veux une glace », « maman, je veux aller à la plage », « maman, je m’enuiiiiiiiiiiiiie, il n’y a jamais rien à faire », etc, etc… en mode non stop, tous les jours, chaque jour que Dieu fait, à s’en taper la tête contre les murs.
Si ce n’était pas aussi long de faire un enfant et qu’il faille autant de temps pour qu’il puisse devenir un compagnon de jeu, j’en aurais fait un deuxième sur le champ pour qu’ils puissent se taper dessus et m’oublier un peu.
Je suis enseignante donc l’été je suis en vacances, toute la journée à la maison. Tout le monde m’enviait et moi j’enviais celles qui travaillaient et pouvaient s’échapper un peu.
J’aime mon fils de tout mon cœur et je ne suis pas si indigne que ça, je l’ai emmené à la plage rahou et à la piscine et chez ses amis et à des parcs de jeux mais ce n’est jamais assez et quand un petit de 6 ans s’ennuie, ça pleurniche, ça enquiquine, ça ne laisse pas en paix une minute.
Alors oui merci mon Dieu pour l’école et si cela fait de moi une mère indigne et bien tant pis, je suis au moins une mère indigne soulagée.
