Le viol n’est pas une erreur, c’est un crime
Souvent, quand une femme crie au viol, sa parole et sa crédibilité sont remises en cause. Encore plus quand le violeur est une célébrité admirée par des millions de fans et soutenue par beaucoup de ses confrères. On s’attaque à sa tenue vestimentaire, à son attitude et à son passé pour discréditer la victime et légitimer le viol. Cependant, on oublie le consentement. En effet, le libre consentement est la base de tout rapport sexuel.
Viol: L’affaire Saad Lamjarred
On en entend parler depuis des années, Saad Lamjarred, la pop star marocaine, a été accusé de viol et agression sur une jeune femme, dans un hôtel à Paris depuis 2016. Le 24 février, le chanteur a été reconnu coupable de viol aggravé et a été condamné à six ans de prison.
À la suite de ce jugement, plusieurs personnes et célébrités arabes ont malheureusement exprimé leur soutien à Saad Lamjarred.
Le journaliste Mustafa Al Agha a publié sur son Instagram la photo de Saad Lemjared, republiée par le top model, Rym Saidi. Il déclare :
« Je le connais bien, et je l’ai reçu plusieurs fois chez moi avec sa famille, et il ne serait pas entré chez moi si je doutais un instant qu’il n’en était pas digne, et peu importe l’immensité de ce que vous considérez comme une erreur, il existe un Dieu miséricordieux et omniscient ».
La top Model Rym Saidi , qui s’était pourtant indignée contre la marque Balenciaga, A donc jugé que le viol est une erreur, alors que c’est un crime.
Suite à une vague de reproches après le partage de cette publication, Rym Saidi a déclaré dans une story ,après avoir affirmé qu’elle ne cautionnait pas le viol, que:
« Saad Lamjarred est un ami et nous n’avons vu que de la politesse et du respect de sa part« .
Cette seconde publication recréé un tollé. Comment une femme, une mère et une influenceuse peut banaliser un acte aussi horrible que le viol. Comment est-il possible de défendre ou d’appeler à l’empathie pour un violeur???
« Aurais-tu eu la même réaction s’il s’agissait de ta fille »? avait écrit la journaliste tunisienne Nayma Charmiti. D’autres influenceurs et personnalités publiques se sont également indignés.
Un viol n’est pas une erreur, c’est un crime puni par la loi et qui crée un grand traumatisme physique et psychologique chez la victime. Un viol c’est des fois des vies brisées!!!
Rym, tous les violeurs n’ont pas le mot « agresseur » tatoué sur le front, auquel cas, il y aurait beaucoup moins de victimes dans le monde.
Une agression sexuelle représente tous les types d’activités sexuelles commises avec violence (physique ou morale), contrainte (force ou chantage) ou à l’insu de la personne. Le viol porte atteinte aux droits fondamentaux de la victime. Personne ne peut imposer un acte sexuel à une autre personne, même si au départ cette dernière voulait avoir des rapports. Une femme a le droit de changer d’avis. À partir du moment où elle exprime sa réticence, il faut arrêter.
Dans l’affaire Saad Lamjarred, la victime, Laura P. a admis avoir rencontré le chanteur dans une boite de nuit, l’avoir suivi à sa chambre d’hôtel et avoir flirté avec lui. Ils se sont embrassés une première fois. Toutefois, quand le chanteur a voulu l’embrasser une seconde fois, elle a refusé et c’est là qu’il l’avait frappé et violé.
Toutes les personnes agressées n’ont pas forcément des traces sur le plan physique. Ceci dit, les séquelles psychologiques n’en restent pas moins graves et causent souvent une dépression, de l’anxiété, des troubles de stress post-traumatique… Rappelons que Saad Lemjard avait reconnu les violences physiques.
Qu’il n’y ait pas de violence physique n’est pas suffisant pour acclamer le consentement. À partir du moment où une personne dit « non », c’est suffisant pour exprimer sa réticence. Une femme peut être paralysée sous l’effet de la peur ou de la menace, ou toute autre circonstance, sans que ça se voie physiquement.
L’État, à travers les lois, doit aider à éviter à ce que telles situations se reproduisent. La société a aussi un rôle à jouer, en refusant toute forme de violence.
Les parents et les institutions éducatives ont un rôle à jouer en expliquant la notion de consentement et en inculquant le respect de l’autre dès le plus jeune âge et en boostant la confiance en soi.
Les influenceurs ont aussi un grand rôle à jouer, en refusant de normaliser avec les violeurs.
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