Oubliez l’amour ! ça ne rend pas heureuse !
Par Lina Shili
Cette phrase est tout simplement le résumé de mon expérience, de ma vie. Avant de commencer à relater les faits, je tiens à dire que je ne me proclame pas comme modèle à suivre. Je ne fais que partager mon vécu et mon ressenti par rapport à ça.
A trente ans, je peux dire que je suis une jeune femme qui a bien réussi sa vie. Des études supérieures, un bon boulot que j’adore et qui paye bien et une vie sociale assez remplie avec de bons amis et des activités sportives et artistiques que je pratique en dehors des heures de travail. Ce qui cloche c’est bien ma vie sentimentale.
Durant ces 32 ans, j’ai eu quelques relations amoureuses qui se comptent sur les doigts d’une seule main dont deux grandes histoires d’amour finissant chaque fois par le même scénario : Moi, un pot de Nutella, ma collection de films de drames romantiques et un bon stock de kleenex.
La première histoire est finie parce que monsieur, avec qui j’ai passé 6 ans de ma vie, a estimé qu’une seule fille ne lui suffisait pas. Il fallait qu’il ait une fille pour l’engagement sérieux et une autre pour les sorties et le sexe.
Ma deuxième histoire d’amour était bien plus compliquée. Pour commencer, un parcours de plus deux ans pour finir en couple avec les différentes phases de : « je t’aime bien », « je ne veux pas te perdre », « je t’aime, moi non plus », « je t’aime mais je ne suis pas prêt », « je t’aime mais j’ai peur » … Puis, vint la période « Lune de miel » de « on est en couple », « on est heureux » , « Je t’aime … moi aussi » qui ne dura qu’un temps. Puis à chaque fois, un sujet de discorde apparaissait mais le tout tournait autour du simple fait que mon chéri était un enfant pourri gâté qui n’avait pas l’habitude qu’on lui refuse ses caprices. Ajoutez à ça mon caractère bien trempé et mon allergie viscérale aux gens capricieux et vous aurez une relation qui vous explose à la figure après une lourde période de conflits qui vous épuise et vous vide de tout littéralement.
Après une pause bien méritée pour mon pauvre cœur, j’ai décidé de prendre du recul par rapport à mes relations pour définir mes priorités, savoir ce que je veux et ce dont j’ai besoin. Et là, il est apparu dans ma vie. Il bossait au siège de ma boite. Avec son sourire de tombeur et son charme fou, il m’avait plu mais je savais reconnaître un coureur de jupons quand j’en voyais un et je n’avais pas envie de m’embarquer dans une histoire où je serais obligée de le surveiller à tout bout de champs. C’est là qu’il m’avait proposé un « deal » que je n’avais vu que dans les films. Le concept « friends with benefits ». En clair, on « se fait du bien sans engagement contraignant ».
Au début, j’ai refusé net. Je ne suis pas ce genre de fille. Je me garde pour mon mariage et je n’aime pas la demi-mesure, sans parler du fait que je suis de nature assez possessive et jalouse. Mais au fil du temps, après qu’on se soit vus plusieurs fois, il a réussi à me convaincre d’essayer de « me laisser aller avec lui ». Là ça fait plus de 2 ans qu’on est ensemble et je n’ai jamais été aussi bien dans ma peau ni aussi épanouie.
Le deal est clair. On est de bons amis, on sort parfois seuls ou en groupe. Quand on a le temps et l’envie on passe du temps en intimité. On n’a jamais couché ensemble mais il m’a appris à faire connaissance avec la partie « charnelle » de mon être. On se fait du bien mutuellement. On parle beaucoup, on rigole encore plus mais le seul sentiment partagé est une franche amitié. La situation n’est ni pesante ni dérangeante. Je suis consciente que cette situation est temporaire et que ça ne va pas durer mais Dieu que ça fait du bien de profiter de la présence de quelqu’un dans sa vie sans penser à ce qui va venir ensuite. Je ne l’aime pas, il ne m’aime pas mais on tient beaucoup l’un à l’autre et je suis enfin heureuse.